Les questions sécuritaires de l’Est de la RDC au cœur d’une réunion de l’Union Africaine au Kenya.
Le président congolais Félix Tshisekedi en sa qualité de président en exercice de la communauté d’Afrique australe, la SADC, a pris part à la réunion de coordination semestrielle de l’Union Africaine (UA) à Nairobi le 16 juillet 2023, pour examiner l’état de l’intégration régionale en Afrique.
Cette rencontre se propose d’évaluer l’état et les progrès faits en matière d’intégration régionale à travers le continent africain. C’est ainsi que chaque bloc régional présente les efforts entrepris en matière d’intégration régionale, les contraintes et défis à relever.
En tant que président en exercice de la SADC, le président Tshisekedi a fait part des performances réalisées en son sein en matière d’intégration sociale, infrastructurelle, financière, environnementale, politique, institutionnelle ainsi qu’en matière d’intégration commerciale.
En parallèle, la réunion de Nairobi a offert l’opportunité au chef de l’Etat congolais de renforcer ses actions de plaidoyer sur la situation sécuritaire de l’Est du pays, dans le contexte de l’intervention en cours de l’EAC. Au cours de cette réunion, le président congolais a eu une rencontre bilatérale avec le président kényan William Rutho. Les deux chefs de l’Etat ont abordé les questions sécuritaires de l’Est de la RDC.
Rappelons que le Kenya est le plus grand contributeur en troupes militaires de la force de la communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) déployée au Nord-Kivu, en RDC. Les troupes, déployées depuis novembre 2022, ont permis de faire observer le cessez-le-feu de toutes les parties en conflit à l’Est de la RDC et superviser le retrait du M23 des zones occupées.
Cependant, les résultats de cette force sur le terrain avaient été jugés non satisfaisants par le président congolais en mai dernier. En particulier, c’est une ambiguïté sur le mandat de la force de l’EAC qui opposait le gouvernement congolais et l’EAC. En effet, l’EAC prônait une approche diplomatique dans la résolution de la crise M23 à l’est de la RDC tandis que le gouvernement congolais voulait un mandat offensif de ladite force, lassé par d’autres interventions sur son territoire, comme le montre l’exemple de la MONUSCO, très largement contestée dans certains territoires à l’Est du pays, jusqu’à parfois demander son retrait. De même, la présence des mercenaires étrangers à Goma témoigne de la volonté du gouvernement congolais d’une solution offensive à la crise M23. Ainsi, on peut noter que les prises de positions publiques très fermes du président congolais contre les M23, notamment à l’approche des élections, participent à une stratégie politique visant à renforcer sa légitimité.
A l’issue de cette rencontre bilatérale, la présidence congolaise se veut optimiste sur les efforts de l’EAC pour stabiliser l’Est de la RDC dont le mandat a été prolongé jusqu’au 8 septembre. De la même manière, le gouvernement multiplie les rencontres diplomatiques au niveau des organisations régionales tel le cas de son rapprochement à la communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) afin de trouver une solution à la crise sécuritaire à l’Est. Enfin, le président kényan de son côté, affirme se saisir de chaque opportunité pour consolider la paix en RDC.