Dans la nuit du 16 juin au 17 juin, au moins 41 personnes, majoritairement des étudiants, ont été victimes de l’attaque des Forces démocratiques armées (ADF) contre le lycée Lhubiriha à Mpondwe, situé à l’ouest de l’Ouganda, à moins de deux kilomètres de la frontière avec la RDC. 

A la suite de cette attaque, les ADF se sont repliés de l’autre côté de la frontière congolaise dans le parc de Virunga en ayant avec eux quelques otages. Aussitôt, l’armée Ougandaise (UPDF) a appelé, la population de Bwera(Ouganda) à la vigilance et à dénoncer toute personne suspecte dans leurs entités. Cet appel a été lancé par le général-major Dick Olum, commandant du contingent UPDF engagé conjointement avec les FARDC dans les opérations contre les ADF dans les régions d’Irumu(Ituri) et Beni (Nord-Kivu) en RDC, au cours d’une adresse à la population. Des hélicoptères de combat ont été déployés pour traquer les ADF dans les prolongement du parc de Virunga. 

Pour leur part, les FARDC se disent en alerte pour la sécurisation de la cité de Kasindi et ses habitants. Selon le porte-parole des opérations Sokola I grand Nord, le capitaine  Antony Mwalushay, des opérations de traque contre ces rebelles ADF sont en cours. Il précise que c’est pour empêcher que ces derniers ne s’attaquent aux populations du côté de la frontière congolaise. 

L’attaque du lycée Ougandais sonne comme un défi aux opérations conjointes des forces armées ougandaises et congolaises (Opération Shujaa) lancée en décembre 2021 pour lutter contre les ADF. Ceci démontre la capacité des ADF de contourner le dispositif sécuritaire de l’opération Shujaa et mener des attaques des représailles contre les populations civiles dans les deux pays, à savoir la RDC et l’Ouganda. Les autorités de la RDC et l’Ouganda ont reconnu plusieurs failles dans le dispositif sécuritaire actuel dont notamment la porosité des frontières et le système d’alertes communautaire qui n’a pas marché. 

L’extension des attaques ADF en Ouganda témoigne d’un réseau qui s’étend bien au-delà des ses bastions en RDC. Les experts onusiens révèlent ainsi des connexions entre le groupe terroriste et l’État Islamique en Somalie, au Mozambique et en Afrique du Sud. Les ADF s’adaptent également dans l’organisation opérationnelle, avec des attaques parfois plus courtes et impliquant moins de combattants. Ce qui limite les risques d’être poursuivi par les militaires. 

Toutefois, sur le plan militaire, les officiers congolais et ougandais travaillent sur la planification de la 4ième phase de l’opération conjointe en mettant un accent particulier sur la vallée de Mwalika (territoire de Beni) et l’axe Komanda-Luna, sur la Route Nationale N°4 (Territoire d’Irumu). La lutte contre les réseaux de financement des ADF demeure le grand défis à relever face à l’extension des attaques des attaques en Ouganda et dans les territoires de Mambasa et Irumu en RDC.